1975 : année du Bac. Année difficile ! On sort en boite. Un bellâtre, frère aîné d’un garçon de ma classe, nimbé de ce prestige, un rien méprisant, s’intéresse à moi. On danse, on flirte, il cherche à savoir si je l’ai déjà fait, comprend que non, m’explique que ce serait la fin de tous mes maux et une grande libéralisation. J’invoque l’amour, pas avec n’importe qui… Je suis déjà piégée. Il propose qu’on se voit le lendemain chez lui pour bavarder. J’ai tellement envie d’être prise dans des bras et je rêve d’amour. Il m’accueille brutalement, me pousse dans sa chambre, je me débats et proteste : “pas comme ça prenons notre temps”, il me pousse sur son lit et me viole. J’en suis quitte pour l’amour, la romance, la complicité dont je rêvais. Mes rêves de jeune fille à jamais figés. Honteuse, je suis immédiatement dans la rue. Et je rentre chez mes parents pour me cacher et ma honte. Je suis coupable puisque je suis allée chez lui, n’est-ce pas ? Qui pourra comprendre mon désarroi ? Le samedi suivant, retour à la discothèque espérant le revoir. Il est là en prédateur tendu vers d’autres proies. Aucun regard pour moi, sauf du mépris ! Je suis clouée de souffrance. Et j’emporte ce secret qui ne sortira qu’en 1992 au cours d’un stage de développement personnel. D’autres avant moi témoignent avoir été violées. Je m’enhardis à en parler enfin ! Je n’arrive même pas à le croire moi-même ! Mais Trop tard pour porter plainte : c’est la double peine ! Pauvre fille fallait te réveiller plus tôt. Ce crime devrait être imprescriptible
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