Ma première fois:
J’avais 18 ans. La vie tournait autour de la fête, des copains, des copines, des concerts, des soirées…
Nous étions chez mon meilleur ami qui organisait une fête . Vers 3 ou 4h je suis allait me coucher, mon nouveau petit copain m’a rejoint. Nous étions ensemble depuis 1 mois. Il était beau, un peu rebelle , j’étais fière. Il est venue s’allonger près de moi, “Alors tu es prête ?”. Nous étions ivres, il y avait du monde partout dans la maison, je voulais dormir. J’ai dis “non pas tout de suite, pas comme ça”. Mais lui il attendait depuis un moment.
Alors il a pris ma main et la mise sur son sexe en érection en me disant, mais je fais comment moi”. J’ai retiré ma main brusquement et j’ai tourné le dos pour m’endormir… Quelques minutes ( heures? plus tard).
J’étais réveillé par sa pénétration. Il m’avait retournée sur le dos dans mon sommeil, s’est allongé sur moi, a mis une main sur ma bouche et m’a littéralement pilonnée pendant de très longues minutes. Après avoir jouis il m’a dit ” ben tu vois c’était pas la mort”. Ce qui m’a marqué dans cette histoire c’est que sur le moment ça ne m’a pas effleuré qu’il s’agissait d’un viol. Le lendemain, il m’a apporté un bol de café au lit, m’a emmené acheter la pilule du lendemain ( il refusait de se protéger). Notre relation a duré un an, puis c’est poursuivie en pointillé pendant 4 ans. En y repensant ce qui me surprend le plus, c’est que je n’ai jamais pensé qu’il me violait, si on m’avait posé la question il y a un an, j’aurais même dit que notre sexualité était plutôt épanouie. Ce qui était vrai dans la plupart des cas. Mais maintenant des choses me reviennent.
Un jour au cinéma, nous étions avec des ami-e-s, j’étais absorbée par le film, et soudain j’ai senti sa main sous ma jupe, s’introduire en moi. Je n’étais pas d’accord, je ne pouvais pas crier, il y avait nos amis autour de nous. Je me souviens du sentiment d’oppression dans ma poitrine. Là encore ce qui me marque avec le recul c’est que ça me semblait dur, ça me perturbait mais ça ne me semblait pas anormal.
J’évitais de me changer devant lui parce que je savais que ça pouvait provoquer un désir qui devrait être immédiatement assouvi…
Après lui j’ai rencontré un garçon très gentil, attentif, le seul que j’ai connu.
J’avais 24 ans, et un comportement festif un peu extrême. Je ne sais pas pourquoi à ce moment les situations d’agression se sont multipliées. A la fête de l’huma, après deux jours de festival je m’étais assise un peu à l’écart pour me reposer, j’ai fermé les yeux, quand soudain j’ai senti le contact d’un sexe froid et mou qui tentait de se frayer un passage à travers mes lèvres. J’ai ouvert les yeux et mon regard à croisé celui d’un homme effaré, je sais que j’ai vomis. Je ne me rappelle plus du reste. Quelques mois plus tard je me faisais agresser dans les toilettes d’un bar. J’ai croisé un homme au lavabo, il m’a brusquement poussé à l’intérieur d’un cabinet et a commencé à me toucher. Là encore je ne me rappelle plus bien, je sais qu’après de longues secondes (minutes) de stupeur que j’ai hurlé et qu’il est parti en courant. Je suis sortie en larme, tremblante. J’étais avec un ami qui a regardé mon agresseur rejoindre ses amis pour partir, m’a regardé et a compris. Mon ami a passé le type à tabac. Le barman m’a offert un verre d’alcool fort, un remontant. Il était assez gentil, je crois qu’il a aussi dit “Bon arrête de pleurer c’est pas la mort, ça aurait pu être pire”. La même chose ou presque m’ai arrivé quelques mois plus tard dans des toilettes publiques. Cette fois je n’ai pas osé le raconté.
Sauf à ma meilleure amie, qui m’a dit c’est quand même bizarre, moi ça ne m’arrive pas. Il faut vraiment que tu fasses attention, je pense que du dégages quelque chose qui fait que les mecs se sentent autorisés.
J’étais paumé.
A ce moment là, j’ai rencontré quelqu’un qui me plaisait au travail, je l’appellerai N. J’ai quitté mon copains de l’époque, celui qui était très gentil avec qui j’étais depuis 2 ans.
Nous sommes allé au restaurant avec N, c’était bien, il était adorable je me sentais bien. Nous nous sommes embrassés. La première fois que je suis allé dans son studio je n’ai pas vu qu’il était miteux, nous nous sommes assis sur la banquette, il m’a fait un thé, puis nous nous sommes embrassé. D’un seul coup ses gestes sont devenus très brusques, il m’a fait mal, a arraché mes vêtements, et m’a pénétrée très violemment, en mettant ses deux mains sur mon visage, encore. Il m’insultais ” Il a dit ça y est je te baise enfin” Il répétait ça en me pénétrant encore et encore. Il semblait comme possédé. Je me souviens que j’avais très mal. Puis plus rien.
Je suis restée étendue quelques instants ( heure?). J’avais froid, j’étais incapable de bouger, les larmes coulés sans s’arrêter sur mon visage. Il m’a apporté un autre thé, un gros pull. Il semblait réellement désolé. Il m’a suppliait de ne pas partir. Je ne sais pas pourquoi je suis restée, pourquoi je ne me suis pas levée pour partir.
J’ai mis 4 ans à le quitter. 4 ans durant lesquels le viol est peu à peu devenu quotidien, mon sommeil n’étais jamais tranquille, il me réveillais la nuit pour me sodomiser. Au bout d’un moment je ne sentais plus mon corps, pendant qu’il me pénétrait tout mon corps se désensibilisait, c’était presque magique, c’était mon seul pouvoir sur mon corps. Je ne sais pas pourquoi je ne l’ai pas quitté. Je n’en parlais pas , j’avais honte. La question de savoir si j’avais envie ou pas ne se posait pas du tout, lui avait besoin de faire l’amour plusieurs fois par jour.
Il était violent, je le savais, mais j’étais arrivé à un tel mépris de moi que je pensais réellement mériter les coups. Les coups c’est comme la pénétration non voulue, à un moment je ne sentait plus mon corps.
Je n’arriverai pas à entrer plus dans les détails.
Après notre rupture, j’ai eu une période durant laquelle ma sexualité été désinhibée j’enchaînais les histoires d’un soir sans ressentir aucun désir, je me haïssait.
Aujourd’hui j’ai 30 ans passé, et je ne veut plus qu’on me touche.
Il a fallut les événements de ces derniers temps pour que je réalise que ce que j’avais vécu pouvait m’avoir traumatisée.
Je ne raconte pas tout, parce que je n’ai plus le courage, il y a l’enfance aussi, et d’autres agressions… Beaucoup trop d’ailleurs, pourquoi moi? Pourquoi autant ?
Voilà, je poste ce témoignage en espérant que ça m’aidera à avancer, à me reconstruire.

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