C’est flou pour moi. Je pense que j’ai vécu une agression sexuelle mais je n’en suis toujours pas sûre. Cependant, le doute subsiste après plusieurs années.
J’étais en première quand c’est arrivée. A l’époque, j’étais amie avec une fille qui proposait le profil type du pervers narcissique, ce que j’ai découvert après de plus ample recherche. Elle avait un ascendant sur moi. Elle profitait déjà de moi psychologiquement et moralement parlant. Notre amitié a commencé comme un conte de fées. J’avais enfin trouver une personne sur qui je pouvais compter, une âme soeur. Je m’éloignais peu à peu de mes anciennes amies à cause de comportements déplacés de leurs parts et de changements de vie également. Je me suis donc retrouver isolée avec elle.
Plus le temps passait, plus mon enfer durait. On restait parfois des heures au téléphone et elle finissait par hurler dessus pendant 1 heure, je l’écoutais en silence puis elle raccrochait le téléphone. Elle pouvait m’envoyer des dizaines de messages quand on se disputait alors que je n’avais pas fini le premier. Ils étaient remplis de commentaires rabaissants et d’insultes.
Les disputes étaient devenus un quotidien. C’était insupportable. Elle me hurlait dessus et me menaçaient presque parfois que j’ai encore peur d’elle aujourd’hui. Elle arrivait toujours à le faire quand nous étions isolée. Une fois, nous étions en voyage scolaire et nous avions quartiers libres. Nous nous sommes disputés et nous avons pleuré. C’était encore de ma faute bien évidemment. Les autres étaient trop loin alors j’étais obligée de rester auprès d’elle. J’avais peur de me perdre seule dans cette grande ville inconnue.
Quoi qu’il arrive, elle arrivait toujours à tourner les choses en sa faveur. Soit elle s’excusait et promettait de ne plus recommencer, soit elle m’expliquait ce que j’avais fait de mal alors que je n’étais pas celle à blâmer le plus dans l’histoire.
Au fil du temps, mon comportement a changé. Je me suis isolée. Elle n’aimait pas mes autres amies et je n’y trouvais plus mon compte dans ses amitiés alors j’ai coupée les ponts car elle n’aimait personne avec qui je trainais à par elle. Si je le faisais, elle me criait dessus encore.
J’étais devenus plus méchante aussi, plus sur la défensive. Même ma famille ne me reconnaissait pas parfois, c’est dire qu’elle me faisait faire des choses stupides. Je dormais des heures car elle me volait mon énergie. Je ne souhaite à personne ce que j’ai vécu c’est horrible.
Elle a aussi essayé de m’éloigner de mes parents en les insultant et en critiquant leur éducation mais cela n’a pas marché car ce sont mes sauveurs. Ils m’ont aidé à me sortir de là. Je les aime très fort et leur suis encore reconnaissante aujourd’hui.
J’en viens donc au propos principal de l’histoire. Je vivais dans cette atmosphère de soumission dégradante depuis des mois et notre amitié se dégradait pour plusieurs raisons. Toutefois, nous avions été très proches avant cela. Nous étions très tactile l’une envers l’autre. J’ai commencé à développer des sentiments amoureux pour elle bien que cela ressemble beaucoup à de la dépendance telle le symdrome du sauveur. Mais c’est comme cela que j’ai découvert que je faisais partie de la communauté LGBTQ +.
Cela se voyait qu’elle sentait cette ambiguïté entre nous mais elle ne voulait pas l’accepter et l’assumer. On a demandé si on était en couple une fois et sa mère commençait à soupçonner qu’elle avait quelqu’un mais elle croyait que c’était un petit ami.
Voilà on arrive à ce fameux soir. Tout a commencé pendant une sortie comme les autres. On en avait marre de jamais partir en vacances, faute de moyens de nos parents. Alors on s’est monté des plans de dingue dans notre tête pour partir en vacances une semaine. Bien sûr, nos parents n’ont pas accepter ces idées de fous mais ont accepté à contrecoeur que j’aille dormir chez elle pendant 2 jours . J’étais folle de joie et tout a bien commencé. On était souvent seule toutes les deux et on parlait de tout et de rien. Je devais dormir dans la chambre de son frère qui n’était pas là. Mais elle insistait pour dormir ensemble bien que sa chambre soit petite. Je n’étais pas contre, ce serait un peu plus conviviales pour nous deux.
Et puis la soirée a continué. Nous nous amusions bien et l’atmosphère est devenue plus propice au flirt et rapprochement tactile. Et plus elle a fini par proposer qu’on essaye de se rapprocher plus intimement pour voir comment ce sera potentiellement avec un garçon. J’ai accepté sans trop savoir comment. Puis, on a commencé à se rapprocher plus et à être plus déshabiller. Je me sentais plutôt mal à l’aise au fil du temps qui passait, surtout quand elle a commencé à me demander d’aller plus loin et de toucher sa partie intime sous son pantalon. J’étais très pudique. Cela ne me ressemblait pas de faire cela. Voyant ma grand hésitation. Elle prit ma place et se mit au dessus de moi et c’est là que je me suis comme paralysée quand on a mimé les mouvements d’une pénétration. J’étais mal à l’aise et je me sentais hors du temps. Au bout d’un moment, elle s’est arrêtée et je me souviendrais toujours du regard qu’elle m’a lancée à la fin, à la fois dégoûtée et déstabilisée, un peu méprisant. Elle a voulu qu’on garde cela secret car il n’y avait aucun témoin dans les parages. Je suis sentie mal à l’aise, je voulais en parler mais j’ai fini par abandonner en constatant son refus.
Les années qui ont suivi j’ai raconté brièvement ce qui s’est passé à d’autres personnes mais on me prenait pas vraiment au sérieux. Je me sentais dégoûtée et souillée quand je repensais à ce moment. Je n’arrivais pas à m’enlever de la tête qu’elle avait profité de son ascendance psychologique sur moi pour tenter des choses. Et je me suis sentie mal. Je savais pas quel mot posé là dessus. J’hésite à poser le mot d’agression sexuelle car je me sens pas légitime de le dire, les évènements étant flous dans mon esprit après. Ce qui me semble bizarre car pour moi, je pense pas qu’on oublie la première fois qu’on est plus intime avec quelqu’un. J’ai trouvé cela bizarre et j’ai du mal à me considérer victime par rapport à l’enfer que vivent d’autres personnes. J’ai vraiment du me battre avec ma mémoire pour glaner les bons détails. Mais mes émotions étaient belle et bien vrais, elles.
En espérant que partager me libère un peu.
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