Ces prédateurs qui se croient tout puissant

Plusieurs agressions dans ma vie.
La première à 6 ans environ
Aujourd’hui je sais que c’était donc un pédophile
En bas de l’immeuble de mes parents
Il me pistait sûrement
Il l’interpelle doucement alors que je m’apprête à ouvrir la porte de l’immeuble
Je me retourne
J’ai une jupe
Je me souviens de son regard
Il me demande de la soulever
Je revois ma culotte de coton blanc
Il y a pleins de buissons qui nous cachent du monde
Je suis tétanisée
C’est plus que ça même
Puis les pas d’un résident qui rentre chez lui
Il se sauve
Aujourd’hui j’ai 48 ans
Je le revis chaque fois comme si c’était hier

Dans les années 70 ont en parlait pas
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Un autre quelques années plus tard, toujours dans ma cité, j’ai 11 ans environ, je marche sur un trottoir, il freine avec sa voiture à ma hauteur, une belle voiture je me souviens, me dit bonjour, me demande où se trouve la Poste
Gentiment je le renseigne mais il me demande si je ne veux pas monter dans sa voiture pour lui montrer où c’est
Quelque chose se passe en moi
Je crois qu’en 1 quart de seconde j’ai senti j’ai compris j’ai la peur au ventre qui monte
Je me souviens des mots d’alerte de ma maman. Ne pas suivre un inconnu.
Je lui dit non non et je reprends mon chemin vite
Heureusement je le crois aujourd’hui c’était en plein centre ville à une heure de passage important

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Plus tard, adolescente, j’ai 17 ans, ma copine habite dans une tour du mauvais quartier, franchement on est jamais, jamais rassurées toutes les deux quand on la traverse.
L’ascenseur s’arrête un étage avant celui de ma copine
Un homme rentre
Je l’ai déjà vu dans la cité et surtout vu son regard qu’il pose sur nous lorsqu’il nous croise
Il doit savoir à quel étage je vais juste au dessus
Il se jette sur moi se colle à moi essaie de m’embrasser dans le cou puisque je me replis sur moi la tête baissée
Il me dit qu’il a envie de moi dans une respiration d’homme en pleine excitation
Le temps d’un étage d’ascenseur
C’est horriblement long
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quelques années plus tard au sein de l’entreprise dans laquelle je travaille une polyclinique à Poitiers un chirurgien monsieur DL je le nommerai par ses initiales puisque encore aujourd’hui nous nous sentons effectivement comme fautives à garder un secret honteux et comme si c’était de notre faute
J’ai encore peur de témoigner ce matin
À chaque fois qu’il passe à mes côtés dans le bureau des infirmières et des soignants il me regarde bien spécifiquement et pousse des soupirs sans équivoques
Alors il faut comprendre le malaise qui s’empare de nous à chaque fois que nous croisons dans les couloirs ce genre d’individu
oui nous avons peur
puis un jour il sort d’une chambre après avoir vu l’un de ses patients
Je me trouve juste derrière cette porte de dos coincée entre la porte de la chambre et mon lourd chariot de repas que je suis en train de servir
Il sort et se retrouve donc derrière moi, tout près
Je me souviens c’est tout au bout du couloir de ce service il n’y a personne d’autre que nous à cette heure
mes collègues sont occupées ailleurs
Il pose donc sa main sur mes fesses en baragouinant je ne sais plus quels mots mais je sais que ce sont des mots qui vont avec le geste l’ambiance de l’instant
Je reste interdite c’est bien le mot
Je n’arrive pas à croire à ce que je viens de vivre
Je me sens salie humiliée
Prise pour un vulgaire objet
je crois que son attitude son geste participera à mon départ de cette entreprise quelques mois plus tard

Il faudrait que les hommes qui agressent les femmes ressentent ne serait-ce que 10 secondes la peur qui nous traverse le corps de part en part comme une sideration morbide qui s’insuffle en nous de part en part quand ils nous agressent
Ça nous reste à jamais gravé dans notre chair dans notre corps et dans nôtre tête
À jamais

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