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Cela s’appelle un viol !

Bourgeon naissant, fleur coupée c’était il y a 40 ans !

Merci à toutes celles qui avant moi ont ouvert la parole, elles m’ont rendu la mienne
merci à mes amies femmes qui tout récemment m’ont entendu dans ce chemin de renaissance
merci à celui qui dans son amour de douceur m’a permis de trouver le chemin pour pouvoir dire enfin, j’ai été victime d’un viol .

J’ai vécu la peur au ventre tous les jours pendant la première année de collège parce que j’étais à la merci d’un garçon de ma classe .
Salie par son regard, ses propos, ses gestes .Terrorisée par le risque que je pressentais, le chantage dans lequel j’étais.
Cela a laissé une tâche dans mon corps, mon coeur, une forme de voile gris qui s’est déposé .

J’étais dans ce passage d’un corps d’enfant à un corps de femme en puissance dans ce moment délicat et bouleversant de révélation de la sexualité .L’attente et l’arrivée des premières règles, la poussée des seins qui échauffent le corps. Tout est douloureux, dérangeant.Un émotionnel qui déjà était bien présent coeur qui s’emballait pour des « amoureuseries pures et candides »
Il y avait ce trouble dans le corps, un éveil, des sensations qui étaient en train de naître, je me souviens de la première vibration en grimpant à la corde à la poutre de la grange, les papillons dans le ventre avec la lecture des Lettres de Madame de Sévigné échangées entre copines. Tout cela dans un inconnu total ce que s’appelaient le désir, le plaisir .Je ne savais même pas ce que cela voulait dire ou pouvait être.
Je n’avais jamais regardé mon sexe dans un miroir, jamais exploré sa douceur extérieure ou intérieure . J’étais déjà tellement bouleversée par ce qui se passait dans mon coeur et mon esprit et les manifestations organiques suffisaient à me questionner.

J’ai été victime d’attouchements de harcèlement de moqueries dégradantes pendant toute une année scolaire .Heureusement l’auteur a quitté le lycée à la fin de l’année, j’étais sauvée l’année d’après .
Je n’ai jamais oublié son visage, sa stature, son nom,son prénom, les situations , les lieux, les mots ..
je n’en ai jamais parlé. J’ai enfermé ce souvenir parce que je me sentais coupable de la situation, les mots étaient des insultes, les gestes une intrusion qui venaient déposer sur moi l’image d’une fille facile, qui incitait à …
C’était le premier homme à poser la main sur mes seins sur mon sexe. J’étais transie de peur j’ai encore en mémoire la sensation dans le corps de la terreur .C’est une emprise dans la nuque et le souffle coupé .mes mamelons sont ils restés en dedans à ce moment là pour toujours ??? ce manque de souffle ample vient il de là, du diaphragme bloqué pour empêcher le lien entre le ventre et le cérébral ???

Les faits se déroulaient dans la classe pendant les cours, dans les couloirs pendant la récréation.Il y avait des témoins, camarades de classe, enseignants. Cela rajoutait du pire encore pour moi qui n’arrivait pas à dire non et à me sauver de la situation . La sidération empêche toute parole ou mouvement . Animal traqué, je cherchais à éviter de me retrouver à côté de lui mais il me menaçait de raconter à tout le monde ce qu’il me faisait si je ne m’installais pas à côté de lui en classe.
Je gardais le regard vague fixé sur le tableau quand je sentais qu’il allait poser la main sur ma cuisse J’arrangeais presque la situation je me sentais complice, consentante pour masquer la réalité insupportable. Il me demandait de mettre une jupe pour que je sois plus accessible.
Comment associer alors vêtements, féminité, beauté, je suis devenue transparente, muette. On me disait timide, réservée. Ma mère essayait désespérément de m’habiller en « fille ». Je me sentais déguisée, mal à l’aise le plus souvent ou alors il me fallait de l’extra long pour tout cacher.
Je me souviens de m’être sentie coupée en deux , comme deux vies en même temps, deux mémoires,
je faisais ma corvée en essayant de ne rien ressentir et ensuite je reprenais le cours de ma journée avec mes copines comme si de rien n’était .
J’ai gardé depuis ce jour là une immense considération pour toutes les femmes soumises,tant je connais ce mécanisme de peur et de dissociation qui empêche.

Le 29 janvier 2020

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