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Ce gars qui m’attirait… et ce gymnase…

J’étais en 4ème, j’avais 13 ans. Je découvrai à peine les premiers amours, les premiers bisous et cette année-là je suis tombée en crush sur un gars type bad boy (que je vais appeler X), je le trouvais cool. Bref on flirtait ensemble par texto de manière sexuelle parfois. Déjà ça partait pas très bien, car il m’avait fait du chantage en mode “je veux bien sortir avec toi que si on couche ensemble”… Ça ne s’était pas fait. Tant que ça restait virtuel ça passait on va dire, je voulais lui plaire, donc j’évitais de refuser frontalement ses avances sexuelles, et même en soi j’étais à un âge où je ne refusais pas catégoriquement l’idée d’avoir mes premières expériences sexuelles mais jetais juste désireuse que ça ne se passe pas n’importe comment, avec n’importe qui et surtout que ça se passe avec amour et reelle attirance. Dans notre classe ce gars-la et un autre (que j’appellerai S) ont entraîné la plupart des gars de la classe dans un jeu où, de manière très furtive, c’était drôle de toucher/claquer les fesses et les seins des filles et de partir en courant. Pour beaucoup de mecs ça avait l’air “bon enfant” mais pour d autres c’était plus sérieux. En même temps, je dois avouer que des “petits contacts”, rapides comme ça, c’était un peu une manière de se rapprocher, un jeu adolescent, pour moi ça passait si c’était le gars sur qui j’avais un crush qui le faisait, j’avais l’impression que si il faisait ça, c’est que quelque part je l’attirais un peu… Je sais que d’autres filles l’ont vraiment mal vécu par contre… au point que les profs finissent par faire une réunion de classe, qui n’a pas totalement arrangé les choses d’ailleurs… je me souviens notamment que l’une des filles de la classe avait mentionné pendant la réunion que “yen a certaines quand même elles aimaient ça” (je me suis sentie visée évidemment…)
Bref voici venir ce cours de sport de gymnastique, dans le gymnase du collège et c’est ça que j’ai mal vécu. Prof qui n’a aucune autorité, tout le monde court partout, crie, se jette sur les tatamis et poufs, se pousse, se court après pendant que le prof discute à l’écart avec 2-3 éleves. Les jeux de claques sur les fesses reviennent un peu d’ailleurs… et là X commence à me courir après avec S, son acolyte avec qui il était toujours. Et un peu à l’écart des autres ils me rattrapent et essaient un peu de me toucher (mais “legerement” on va dire, la poitrine je crois mais ça pour le coup ça s’est passé tellement vite que je saurais plus dire) tout en m’immobilisant, ils me foutent littéralement par terre et X essaie de passer ses mains sous mon jogging pour me toucher aux parties intimes. Je me débats comme je peux mais S tient fermement mes jambes et m’empêche de bouger. J’arrive quand même à empêcher X de passer sous mes vêtements et je tiens donc avec toutes mes forces mon jogging remonté sur mon ventre. S se met à crier, d’un ton vachement impératif et agressif : “Doigte-là ! DOIGTE-LÀ ! VAS-Y, DOIGTE-LÀ !” Il répète ça tandis que X essaie toujours de passer la barrière de mes vêtements mais voyant qu’il n’y arriverai pas il me touche à travers mon jogging et essaie d’enfoncer ses mains, ses doigts dans mes parties intimes à plusieurs reprises, autant que l’élasticité du tissu le permet. l’air de rien, même si c’est léger, à travers du tissu et tout, je me souviens encore de ses mains qui dépassent les os de mon pubis, qui s’agrippent. Et là au bout de 4 ou 5 poussées, ils me lâchent et s’en vont en éclatant de rire. Je reste là peut-être 2 secondes, autour les gens n’ont rien capté et continuent à jouer ou à parler, il faut dire que la scène entière s’est déroulée en max 15secondes. Puis je me lève, j’ai le coeur qui bat à 100 à l’heure, j’ai chaud… je vais à l’écart, vers les vestiaires dans ce couloir noir où je souffle, où je comprends bien que même s’il n’est pas passé “dessous”, il s’est passé quelque chose de pas normal, de pas rien, peut-être que je commence à verser quelques larmes, je ne sais plus, je vis l’humiliation, je suis déboussolée… mais je me ressaisit très vite, en 30 secondes, moins d’une minute et je m’efforce à retrouver un visage neutre pour aller retrouver mes camarades, mes amies. J’ai skypé cet épisode.
Aujourd’hui ça fait 8 ans. 5 ans que je me sens pas à l’aise sexuellement (peut-être pas exhaustivement à cause de ça mais tout de même j’y pense quand même précisément souvent…). En fait c’est depuis que ce souvenir a refait surface que je me sens si mal. Sur le coup il y a eu le choc, puis j’ai oublié, ça n’était pas caracterisable, je n’avais pas de mot à mettre dessus, pour moi vu que c’était par dessus les vêtements ça n’entrait dans aucune case, ce n’était évidemment pas un viol, même si il avait essayé de faire rentrer ses doigts en moi, ni une agression sexuelle je pensais. Donc c’est comme si c’était rien, un acte manqué, et pendant plusieurs années je n’y pensais pas où alors j’y pensais comme si c’était rien. Je me sentais vraiment responsable de ce qui s’etait passé. C’est pour ça qu’au début j’ai parlé du background. En fait dans ma tête, mais aussi visiblement dans celle des autres à l’époque, puisque “j’aimais” ce gars, que je voulais me rapprocher de lui, ben c’est comme si j’avais voulu, conscenti ce contact. Alors QU’ÉVIDEMMENT que ce n’était pas ce que je voulais… et que ce qu’ils ont fait n’était même pas dû à une attirance mais vraiment à une volonté de m’humilier, d’assoir une domination sur moi, sinon, même s’il y avait eu quand même agression, ça se serait passé autrement. Même aujourd’hui je ne me sens pas légitime à parler de ça, et ce n’est qu’aujourd’hui, le 11/11/20 que je qualifierai ça timidement d’agression sexuelle, ai-je enfin raison ?
C’est la 1ère fois que je peux vraiment parler de ça, et être plutôt honnête sur le background car dans la réalité si je raconte ça à des proches et que je leur dit que je l’aimais et tout, ce ne seront pour eux que des circonstances atténuantes à ce que j’ai vécu. Alors que cette scène, elle reste tout aussi violente pour moi. Et justement peut-être que le fait d’avoir été amoureuse de mon agresseur ça m’a finalement empêché de le détester frontalement, de m’en détacher, de reconnaître SA responsabilité. Et au contraire pendant les mois qui ont suivi, même si j’avais une haine et une tristesse au fond de moi, j’avais envie de “réparer” au mieux ce qui s’était passé, et je crois qu’à un moment j’aurais presque été prête à sortir et coucher avec lui rien que pour vivre quelque chose de sexuel et de moins violent. De relier sexe, amour et l’agression. D’arriver à me faire croire que ce qui s’était passé au gymnase et ce geste dans mon intimité avaient été commis par quelqu’un, qui par le fait que plus tard je CHOISISSE de lui “donner mon corps”, serait devenu un peu moins un agresseur et un peu plus un amant. Une vaine et illusoire tentative pour moi à ce moment-là de récupérer un peu de contrôle sur ce qui s’était passé. Mais ces mécanismes malsains, même si, heureusement il ne s’est finalement rien passé, je les ai traîné pendant longtemps dans ma vie affective.
C’est EXTRÊMEMENT long ce que j’ai raconté et en fait peu importe si quelqu’un le lit (si qqn lit quand même, désolée x)…) mais j’avais besoin de TOUT raconter, et quelque chose qui puisse au moins hypothétiquement être lu. Et peut-être enfin passer à autre chose, tourner la page, être libérée et arrêter de laisser ce gars avoir encore de l’emprise sur moi 8 ans plus tard.
Ce que je garde aujourd’hui comme souvenir de ce moment post-agression, c’est ce flottement, cette sensation de bouillonnement, l’envie irrépressible de pleurer mais cette indicibilité, cette agression mais surtout tout ce qu’il y a eu derrière sans que ça ait réellement lieu. Le “derrière les vêtements”. Tout ce que ça a touché au delà du tissu, tout ce qui est inconscient, tout ce qu’il y a derrière cet acte à demi louppé, ce que ça aurait été, s’il avait réussi à glisser ses mains dessous (un viol…?), la sensation, et surtout le fait de ne pas pouvoir le reconnaître, nommer l’agression. Donc refoulement et impossible d’élaborer, de comprendre, de vivre plus de 30 secondes cette post agression.
J’avoue être assez en opposition avec le nom du site et du mouvement. Balance ton PORC. Pour moi tout le monde ou presque peut être agresseur un jour, avec des causes individuelles mais aussi sociétales. Et oui
j’ai tellement envie de traiter S et X de c******* de fils de …. et tout ( la politique du site m’en empêche de tte façon x)…) de mon point de vue. Mais ça ne fait pas forcément des agresseurs des porcs, des c******** dans tous les aspects de leur vie… en tout cas quelque part j’espère qu’eux, mes “agresseurs” ils sont moins co** que quand ils avaient 14 ans.
Et en tout cas merci d’avoir créé ce site et de m’avoir permis, parmi tant d’autres, de m’exprimer sur ça. Car finalement peu importe le nom du site, de toute façon c’est le seul, et c’est sa fonction qui prime et ce que vous faîtes c’est essentiel ! Merci.

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psionic
3 années plus tôt

Chère anonyme, jeune femme en devenir. Vous êtes très courageuse de venir témoigner ici de cette abomination qui vous hante. Je vais tenter de vous expliquer et vous donner quelques conseils.
Tout d’abord vous écrivez:

” …et ce n’est qu’aujourd’hui, le 11/11/20 que je qualifierai ça timidement d’agression sexuelle, ai-je enfin raison ?”

Vous avez parfaitement raison ! C’est une agression sexuelle et vous l’avez ressentie comme telle sur le fait comme vous l’écrivez mais vous l’avez longtemps refoulé. Cette agression est visiblement la cause d’un profond traumatisme que vous avez refoulé mais qui vous fait souffrir maintenant que vous en avez retrouvé le souvenir.

Vous écrivez:

“Et peut-être enfin passer à autre chose, tourner la page, être libérée et arrêter de laisser ce gars avoir encore de l’emprise sur moi 8 ans plus tard.”

C’est un point très important, mais je crains vraiment que témoigner ici ne soit pas suffisant. Je SAIS MEME que ne sera jamais le cas. Chère anonyme, si vous souffrez encore huit après et plus encore depuis que vous en avez retrouvé le souvenir, que cela a tant entravé votre vie affective et vos rapports avec les garçons c’est bien qu’il y a une blessure béante dans votre personne intime, profonde, votre âme, donc votre humanité. C’est donc que vous avez besoin d’aide pour surmonter ce traumatisme ce qui apparaît très clairement dans ce passage:

“Ce que je garde aujourd’hui comme souvenir de ce moment post-agression, c’est ce flottement, cette sensation de bouillonnement, l’envie irrépressible de pleurer mais cette indicibilité, cette agression mais surtout tout ce qu’il y a eu derrière sans que ça ait réellement lieu. Le “derrière les vêtements”. Tout ce que ça a touché au delà du tissu, tout ce qui est inconscient, tout ce qu’il y a derrière cet acte à demi louppé, ce que ça aurait été, s’il avait réussi à glisser ses mains dessous (un viol…?), la sensation, et surtout le fait de ne pas pouvoir le reconnaître, nommer l’agression. Donc refoulement et impossible d’élaborer, de comprendre, de vivre plus de 30 secondes cette post agression.”

L’atteinte à votre humanité à cet endroit précis qui est le fondement de votre intimité de jeune femme en devenir à cet âge PRECIS où les rapports à SOI et aux AUTRES sont si précaires, fragiles, compliqués c’est bien l’abomination derrière cet indicible. C’est ce qui explique cette souffrance si longue, le fait que votre intimité a été avilie si ignominieusement, par la contrainte, vous avez entrevu inconsciemment et consciemment la signification symbolique qu’elle véhicule, et qui est indicible et traumatique. Le fait d’avoir été avilie dans votre intimité profonde même à travers le tissu, durant ces courts instants (qui souvent peuvent paraître interminables d’ailleurs) mais devoir continuer à vivre votre expérience humaine dans ce corps avili est source de la souffrance psychique. C’est cela qu’il faut travailler et soigner.

Je vous invite donc à consulter un thérapeute et contacter une association de victimes d’agressions sexuelles et de viol.

Pour cela je vous invite à consulter nos listes de liens et de conseils aux victimes.
Cliquez comme pour répondre à mon message. Un message apparaîtra sous le cadre, lisez-le et cliquez sur “Obtenir de l’aide”: vous serez redirigée vers le forum du site, en section trouver de l’aide. Consultez alors les listes de liens et choisissez une association de victimes et contactez-les.

Vous avez besoin de soins et d’en parler, ici nous vous lirons et vous aiderons sans jugement mais allez vers une structure et un thérapeute, vous en avez grand besoin.

De tout coeur avec vous.
Affection courage et soutien.

PS: le site souffre d’une réputation controversée en raison de son nom mais comme toujours dans notre monde numérique de mensonges et faussetés personne ne se donne la peine de regarder ce qu’il s’y passe. En fait, vous pourrez constater que cela n’a rien à voir avec ce qu’on en dit, car tous les jours nous aidons des victimes parfois dans des situations critiques, très dures et toujours nous les lisons sans jugement, tout comme vous. Pour ma part, cela fait bientôt trois ans que j’aide les victimes sur le site, avez de nombreux autres membres qui postent un peu moins souvent. Nous sommes un tout petit noyau et nous avons réussi à filtrer les trolls et autres pornolingues qui cherchaient à empêcher que les victimes puissent s’exprimer. Nous avons trouvé un bon équilibre et cela marche très bien.

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