Pas là pour parler des dindes et des chacals que j’ai eu la joie de côtoyer à mon travail, mais pour évoquer un autre animal croisé à la sortie de celui-ci : un porc, encore.
On y va :
Je viens d’être embauchée comme un serveuse pour une grande chaîne de restaurant. Le travail est assez pénible, notamment à cause de la faune qui me sert de nouveaux collègues. Mais passons.
Je n’ai pas le permis. Je me rends au travail en bus. Malheureusement, aujourd’hui je quitte le zoo à minuit. Pas de transports en commun. Les chauffeurs doivent dormir sur leurs deux oreilles, tandis que je tripote nerveusement les miennes.
Je m’interroge un instant : Faire du stop ? A peine l’idée à t’elle germé dans mon esprit, que je lui coupe l’herbe sous le pied. Trop risqué.
Le patron comme les collègues savent que je n’ai pas de véhicule mais au vu de leur sympathie à mon égard, je ne peux pas leur demander de me ramener chez moi.
Bon. Pas le choix, va pour la route à pattes ! (ce qui devrait me prendre au minimum une heure).
Essayons de voir le verre à moitié plein. La distance à parcourir, additionnée à la distance parcourue au pas de course toute la soirée, c’est bon pour la ligne !
Bref. Je m’engage sur la route. A peine le chemin entamé, qu’un grand costaud vient m’aborder. Youpi, c’est ma soirée aujourd’hui. Je soupire à sa vue -de lassitude et non d’envie-.
Il m’a vu sortir du restau. Il travaille dans le coin, lui aussi, et il décide de me suivre pour me raccompagner.
Qu’elle ironie ! Se faire passer pour un garde du corps, alors que c’est un porc (ce que j’ai su après).
Il fait d’abord mine de vouloir faire connaissance, en tout bien tout honneur. J’ai beau lui dire que je veux faire la route seule, le gros malabar me colle aux basques comme un vieux chewing-gum…
Les rues sont désertes et il commence a déraper :
Il passe son bras autour de mes épaules. Je le retire très vite. A plusieurs reprises, il passe la main autour de ma taille, et cherche à m’attirer à lui.
Les masques tombent, et son discours change. Il me dit :
« t’as déjà testé une bite de noir ? Une fois que t’auras essayer, tu pourras plus t’en passer »
Oh my god… Inutile de préciser que ce cochon-là est d’origine Africaine n’est-ce pas ?
Il cherche à présent à me faire prendre un « raccourci ».
Ce raccourci ne me dit rien qui vaille… Ça ressemble à un petit parc, éloigné des routes et de la lumière.
Je ne veux pas y aller et plonger dans le noir. -sans mauvais jeu de mot-
Mon esprit fonctionne à plein régime -un comble après tant de bouffe servie !-mais je n’en laisse rien paraître. Quoi faire ? Il est de plus en plus pressant et malsain.
Soudain, une voiture. Elle s’arrête à côté de nous. Des personnes qui cherchent leur chemin. Je regarde qui se trouve dans la boîte de conserve. Des filles ! C’est ma chance, il faut la saisir !
Je leur fait un regard de chien battu en les suppliant de me prendre, puis leur fait les gros yeux, cherchant à désigner du regard monsieur cochon, qui attend son heure.
Ouf, elles m’emmènent ! Le verrat fait la gueule, et moi je saute de joie. Ni une ni deux, dans la voiture. Sur la route, je raconte mon aventure aux deux filles -que je ne remercierai jamais assez- choquées
C’est ainsi que j’eus la chance ce soir-là, de rentrer chez moi sans plus d’histoires.
Votre attention s’il vous plait. Suite à un risque d’incompréhension, nous vous invitons à lire le message suivant, afin d’éviter tout malentendu :
Ce témoignage n’a évidement pas pour objectif de stigmatiser la population d’origine Africaine. Il se trouve juste qu’il me fallait retranscrire les propos de monsieur goret et que, ce faisant, il me fallait bien dévoiler qu’il était noir.
D’autres témoignages viendront sans doute, probablement sur le même ton. Merci de ne pas vous en offusquer.
Je l’ai dit précédemment (dans mon premier texte « banalités 1 »), le but n’est pas de minimiser les violences, mais bien de les dénoncer.
J’utilise simplement un ton plus léger que d’autres pour évoquer ce qui n’est malheureusement que banalités dans une vie de femme. Le drame, il est là.
Ce n’est, en aucun cas, pour les banaliser davantage, et encore moins pour ridiculiser les victimes (mais ridiculiser les porcs, ça ne me dérange pas) !
Merci pour votre patience. Vous pouvez retourner à vos activités. Le trafic reprendra son cours normalement incessamment sous peu.