C’était après une soirée musicale sympa à Pau, au parc des expos.
Je n’avais alors pas de logements ni de moyen de transport personnel, et était donc dépendante du bon vouloir de cet ami, N., chez qui il était prévu que je passe la nuit. Mais il changea de plan, il rentra avec sa petite amie et m’abandonna entre les mains d’un certain « Fanylo » qui était de passage par là. Ce n’était pas la première fois que je le voyais mais je n’avais aucune envie de dormir avec lui : il avait au moins 20 ans de plus que moi, et je sentais quelque chose de malsain. Mais où aller ? Je n’avais pas d’argent. Dormir à la rue ? Cela aurait été préférable… Mais il faisait froid. F. avait réservé une chambre d’hôtel. Il donnait l’impression de savoir où il allait. A peine fus-je installée dans le lit qu’il plaça ses mains sur mon ventre, je le repoussai mais il insista, recommença. J’avais déjà vécu un viol et me retrouvai instantanément dans cet état de sidération. Il me massa le ventre puis mis ses doigts dans mon vagin. Le pire de l’histoire est peut être ce mélange de plaisir et de dégoût, jusqu’à cette jouissance subie qu’il se plaisait à regarder et qui me laisse aujourd’hui encore pleine de rage. Il se faisait peut-être passer pour un praticien tantrique, mais pour ma part j’étais juste hors de moi, dégoûtée, paniquée. Il avait bien vu que j’étais une jeune femme en situation de faiblesse (à la rue, pas de lieux où dormir…) C’est cette impuissance à réagir qui aujourd’hui laisse un goût amer. Quand je repense à son attitude, tout me montre qu’il avait bien prévu son coup, et qu’il savait très bien ce qu’il faisait. Je n’ai pas osé porter plainte, je me sentais trop coupable de ne pas m’être débattue, d’avoir en quelque sorte « laisser faire » en échange d’un endroit où dormir… Précarité et violences sexuelles, malheureusement, sont bonnes amies.
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