J’ai 36 ans, une vie extérieurement épanoui, je suis médecin. J’ai grandi dans une famille parfaitement normale et aimante. Mon frère aîné de 8 ans de plus que moi m’a fait subir des attouchements jusqu’à mes 10 ans. Il a détruit mon estime de moi.
Je ne sais pas vraiment quand ça a commencé mais je vomissais tous les matins sans raison depuis mes 5-6 ans et j’ai compris récemment que c’était sûrement à cause de ça.
Quand nous étions seuls, pendant la sieste de ma mère, il venait me chercher dans ma chambre en me demandant si je voulais « jouer à la tortue ». J’étais petite, innocente et docile. Je le suivais, je m’allongeais sur le ventre, je ne voyais plus rien. Il baissait ma culotte, me léchait les fesses, baisser son caleçon, s’allongeait sur moi et se frottait le sexe contre mes fesses. Une fois, il a voulu que je me retourne mais j’ai refusé car je me souviens très clairement avoir eu peur de tomber enceinte. C’est mon souvenir le plus marquant, je suis sûr de ne pas l’avoir inventé. Bien sûr, c’était un secret que je devais garder. J’ai eu honte toute ma vie de garder ce secret et d’avoir à protéger ce frère, pour ne pas détruire mes parents.
J’ai fini par arrêter de vomir l’année où il a quitté le domicile familial.
Je l’ai dit pour la 1ere fois à quelqu’un, mon mari, quand je suis devenu mère. Je l’ai surtout dit car j’avais peur de ne plus me croire moi-même en vieillissant, les souvenirs se faisant plus lointains.
Par chance, il a perdu 3 bébés filles en cours de grossesses et n’a que des garçons, ce qui me rassure beaucoup.
Nous nous voyons encore régulièrement lors de réunions de famille et je dois continuer à faire comme si de rien était. Ça me ronge, je ne sais pas quoi faire. J’aimerais le confronter parfois. Qu’il me demande pardon. Mais je ne sais pas si il le ferait, il serait capable de nier (il est très intelligent et manipulateur) et j’ai peur que cela me détruise encore plus.
Bravo pour votre témoignage.
J’ai vécu à quelques choses prêt la même histoire.
Victime de mon grand frère de 7 ans mon aîné.
La Vérité finira par éclater, car c’est elle qui guérit et libère.
Courage sur votre chemin de guérison.
Vous avez tout mon soutien.
Je vous lis, j’entends ce que vous dites, et je vous crois. Le travail d’anamnèse est douloureux. Pour autant, ne remettez jamais en doute ce que vous dit votre mémoire : ce sont des faits. Je trouve admirable votre résilience.