C’était en 1995. Mon année « débauche ». 29 ans et rage de séduire à tout prix après des années de trop grande sagesse. Il m’a regardée et j’ai vacillé. J’étais amoureuse, ma seule obsession : être dans ses bras, tout le temps. Total déni de son alcoolisme, de sa perversité et de son addiction au sexe. Un soir il m’emmène dans un bar et me présente un gros barbu lubrique, son meilleur ami. Celui-ci me propose un « plan à trois », que je refuse. Il me sert des kirs et je commence à planer. Mon compagnon est près de moi, je le devine plus que je le vois car tout devient soudain extrêmement confus. Le barman m’entraîne au fond de la pièce et me tripote. Je voudrais l’arrêter mais je suis comme paralysée. Après, Black Out. À ce jour, je n’ai que des flashs.
J’entends les mots bureau, il faut pas qu’on nous voit, …..
Je distingue une lumière crue genre néons, un canapé. Le fameux bureau.
Mon compagnon, je pense, me sodomise et j’ai le pénis de son copain au fond de la gorge. Embrochée. Je crois que j’étouffe envie de vomir odeur fétide de sperme et de cuir. Je dois me débattre pour reprendre mon souffle et Guy me crie de continuer en me remettant son sexe dans la bouche.
Ensuite amnésie totale, je ne sais pas ce qui s’est passé.
Je me retrouve hors du café, sur le trottoir, Serge et Guy discutent comme si rien ne s’était passé. Guy prend congé, on me dit que cette soirée doit rester entre nous.
Je culpabilise, j’ai peur de perdre Serge si je parle.
25 années se sont écoulées. Des troubles psychiatriques, des TS, des hospitalisations ont jalonné ma vie. En fin d’année dernière, mon artherapeute, lors d’une séance, m’a demandé si j’avais subi des violences sexuelles. J’ai répondu oui.
Oui, j’ai subi un viol en réunion quand j’avais 29 ans, oui j’ai dit non. Guy est mort à ce jour. Serge est en vie, j’ai de bonnes raisons de croire qu’il a gardé la même attitude et j’ai peur. Qu’il continue de faire des victimes.
Et d’être impuissante à éviter cela.
Merci de m’avoir lue.
Posté dansAu sein du couple