Amis de vacances
C’était il y a longtemps, et pourtant je continue à penser à cette soirée où je me suis fait violer. Je n’ai pas oublié leurs noms ni le lieu où ça s’est produit.
C’était l’été, j’avais 15 ans et au cours d’une soirée un peu trop alcoolisée, deux frères 23 et 21 ans censés être des potes de vacances, m’ont raccompagnée jusque chez moi.
En cours de chemin le plus âgé a fait un arrêt : c’était en bord de mer, et il s’est garé à proximité du poste de secours. Il nous a fait descendre de voiture, et a demandé à son frère d’aller faire un tour. Je me suis retrouvée seule allongée dans le sable à subir un viol. Ce fut ma première fois., Mon premier rapport sexuel. Celui qui allait conditionner une bonne partie de mon existence.
Après m’avoir violée, on est répartis en voiture comme si rien ne s’était passé.
Lorsque le lendemain j’en ai parlé à ma mère, celle ci ne m’a pas crue. J’ai regretté de lui en avoir parlé. Plutôt que de me soutenir elle m’a culpabilisée.
Cet épisode à conditionné tout le reste de ma vie sentimentale. Je n’ai jamais pu faire confiance à un homme et toutes mes relations se sont soldées par des échecs. J’étais abonnée aux manipulateurs en tous genres et j’étais incapable de croire que quelqu’un pouvait véritablement m’aimer, tellement je me sentais dégueulasse. Les thérapies que j’ai pu faire n’ont pas pu me “réparer”. J’ai vécu avec un sentiment de honte et de culpabilité car jamais je n’ai été reconnue comme étant victime. Aujourd’hui des années après cet événement, j’ose mettre un mot sur ma souffrance : viol.
Il n’avait pas le droit de me faire subir un rapport sexuel non consenti. Il était majeur, avait une petite amie hollandaise à l’époque. Lui pendant toutes ces années, a t’il repensé à ce qu’il m’a fait ? A t’il pu faire sa vie comme si rien ne s’était produit ? Oui sans aucun doute.
Chère anonyme, avez-vous tenté une psychanalyse ? Dans votre cas cela me semble tout à fait indiqué. Dans votre cas cela me semble indiqué car tout tourne autour du ravage avec votre mère et de la culpabilité. Le fait que votre mère n’aie pas reconnu votre parole est tout à fait crucial dans votre histoire, pour nommer le viol que vous avez subi lors de vos 15 ans. Nous pouvons vous aider dans ce sens, tout d’abord en vous lisant sans jugement et ensuite en vous orientant vers un psychiatre psychanalyste.
Affection courage et soutien.