J’ai 55 ans et c’est à cet âge que je me suis fait traitée en pleine réunion de “cochonne” par mon chef éméché après sa pause déjeûner. Je travaille dans un milieu essentiellement masculin où je me suis construite une carapace de grande gueule qui n’hésite pas à avoir de la répartie quand un de ces messieurs s’aventure sur le terrain de la blague salace. J’ai répondu “Non ça ne se dit pas.” J’étais abasourdie. Les collègues regardent ailleurs au propre comme au figuré. Le soir même, je lui envoie un mail circonstancié lui indiquant qu’un prochain dérapage sera signalé aux RH. Il a répondu par écrit en reconnaissant les faits et en s’excusant. Mais en bon manipulateur, il est très déçu que j’ai pu avoir penser transmettre ces faits aux RH. Je garde précieusement son mail en cas de récidive. Inutile de vous dire qu’il ne pense même pas que ce type de propos est considéré par la loi comme du harcèlement sexuel. A ce jour, nos RH sont frileux. Une jeune consultante a signalé son comportement à ce service. Désormais, les boîtes de consulting évitent les candidatures féminines. Une collègue s’est vue répondre par une responsable de ce service par ces mots” tu sais bien comment il est”
Je finirai en indiquant que le personnage se permet des propos humiliants vis à vis des collègues Homme sans réaction . Enfin , il considère les deux autres collègues femme (Bac +5) comme des “secrétaires” qui travaillent dans l’ombre à préparer ses dossiers et qui doivent apporter des plats quand l’envie lui vient de faire des repas conviviaux. Bref, il y a encore boulot pour faire bouger les mentalités.
tu as bien fait de réagir comme cela mais il faut éviter ces pervers …les rh sont frileux donc parle en a l’oral au supérieurs avant les rh, car ils doivent étre protégés , donc leur mettre la honte c’est un debut…en parler en off,peut etre, là ils diront que c’est un dérapage , rien de plus….donc attend que ce chef aille plus loin , des propos ou harcélement ne suffisent pas…c’est normal pour eux dans les milieux masculins…
Etant ingénieure, je ne peux que compatir avec votre histoire. Vous avez bien fait de garder une preuve écrite de son acte, ça pourrait s’avérer utile si nécessaire.
Malheureusement, il y a encore beaucoup d’hypocrisie et de déni par rapport à la mixité au travail et l’empathie est loin d’être une qualité répandue. Les entreprises feront très souvent tout pour étouffer l’affaire, voyant souvent le harceleur comme qqn d’efficace et les victimes, souvent désireuses d’échapper à une situation inconfortable, acceptent de quitter un poste qui leur plaisaient, et tout le monde trouve normal qu’un turnover important existe autour d’une seule personne… ou qu’on n’engage plus de profils féminins! Un rustine sur un symptôme…
Le cas échéant, pensez à chercher de l’aide et des conseils en dehors de l’entreprise, auprès d’asbl concernées ou des services de contrôle du bien-être au travail.
Courage pour la suite.