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Accepter d’avoir été violée

Dans les faits, j’ai été victime de plusieurs viols. Jusqu’a présent ils étaient enfouis dans ma mémoire ou dissimulés sous d’autres choses, sous un bordel total, comme celui de mon appartement. J’étais dans le déni, pas de ce qui s’était passé, mais du fait que j’ai été violée. Dans ma tête, il s’était juste « passé des trucs » avec untel ou untel. Pour moi ce n’était rien, c’était léger, ça m’avait à peine effleuré. C’est des articles sur la notion de consentement, et un documentaire, qui m’ont fait réfléchir. Je me suis d’abord demandé ce que ça voulait dire pour moi ; je me suis rappelée qu’a l’époque, je ne savais pas consentir ou ne pas consentir.

A l’époque j’avais quinze ans, ou quatorze, ou treize. Je ne me rappelle plus exactement de mon âge.Je ne me souviens plus si c’était avant mon premier copain ou après. Dans tous les cas, on s’était rencontrés au même endroit. C’était en vacances, un centre de vacances où j’avais l’habitude d’aller avec mes parents tous les étés. Nous restions, avec ma sœur plus jeune, avec ce que j’appelais une « bande de copains ». J’étais naïve ou tout simplement bête, ou je ne voulais voir qu’ils étaient tous en train de me « draguer »…ou c’était le concours de qui me sauterait dessus le premier…en tout cas, les premiers jours, ils s’intéressaient tous à moi et j’étais heureuse car je n’avais pas confiance en moi. De plus, au collège, j’étais loin d’être la plus populaire et on se moquait de moi régulièrement.
Je me rappelle que mon père qui m’avait vue de loin s’était énervé contre moi et m’avait traitée de « salope » ou de « traînée », je ne me souviens plus du terme exact, ni si c’était la même année.

Ce soir là, nous étions sortis en ville, avec les garçons. William était là. Il me faisait en quelque sorte la cour depuis le début. C’était devenu presque un jeu pour moi de sortir avec plusieurs garçons en même temps. Et ce soir là c’était William. Sur ce banc, je l’ai embrassé.
A la fin de la soirée, nous sommes allés tous ensemble dans un appartement duquel les parents étaient absents. Éméchée, je me suis endormie. Et pendant la nuit, je me suis réveillée en sursaut, pensant que je rêvais.
« Tu fais quoi ? » dis-je dans un demi sommeil. Il était sur moi, il avait une main dans mon pantalon, il me tripotait.
-chut…laisses-toi faire… m’a-t-il répondu.
Je me suis laissée faire.
J’ai ressenti du plaisir sexuel, mais je n’étais pas consentante. En tout cas je n’aurais pas accepté de le faire dans ces conditions là, au milieu de plein de monde. Pourquoi ne m’a-t-il pas réveillée « normalement » pour m’emmener dans une autre pièce ? Pourquoi a-t-il profité du fait que je sois endormie pour me toucher ? Comme il avait déjà commencé, c’est comme si je ne pouvais plus refuser. Je ne savais plus bien où j’étais, j’avais mis quelques secondes avant de comprendre ce qui se passait. Je le voyais comme derrière une vitre ; un peu flou d’abord, une silhouette qui bouge la main.
Et le lendemain matin, je ne me rappelais de rien, c’est comme si rien ne s’était produit. Mon esprit à transformé la chose « on a fait des trucs ensemble quand on était bourrés ? »… j’avais reconstruit la scène avec le consentement non advenu.

Quelques années plus tard, je suis en couple avec un homme bien plus âgé que moi. J’ai pas dix-sept ans, il en a vingt cinq. Il n’est pas très mature, je le suis encore moins. J’ai des fantasmes plein la tête, je crois que c’est l’amour de ma vie. En même temps je me crois dans les « liaisons dangereuses ». Il est déjà en couple avec une autre personne, je voudrais être la seule…
Il fait des études de photo. Un soir il me raconte qu’un de ses amis a couché avec sa compagne pendant qu’elle dormait. Il le traite de vicelard. Je trouve cela honteux.
Quelques semaines après, au réveil :
« Tu te souviens hier soir ? » dit-il avec une voix aigüe.
Non, je ne me souviens pas. Je ne sais pas de quoi il me parle.
-Quoi…quoi ?
Je ne supporte pas, j’ai l’impression qu’il joue avec moi, qu’il me fait tourner en bourrique. Il a le dessus sur moi car il sait quelque chose que je ne sais pas et qui m’implique.
-C’est vrai…tu ne te souviens pas ? Je t’ai fait l’amour…
Je suis choquée, abasourdie. Vraiment, je ne me souviens de rien. De rien ! Il m’a « fait l’amour » pendant mon sommeil. Comment a-t-il pu, alors que j’étais inconsciente, que je n’étais pas consentante ?
-Mais tu aimais ça, tu faisais des petits bruits…

Encore un peu plus tard, je rencontre sur un site internet un homme de trente-huit ans, j’en ai alors vingt-deux. Alors en semi-dépression à cause d’une rupture amicale, je me jette dans les bras du premier venu et je me berce d’illusions. Je tombe amoureuse d’une idée et je m’accroche. J’accepte ses plans sexuels glauques pour ne pas le perdre ; le lendemain je me sens salie, honteuse.
Puis il devient violent, d’abord verbalement puis physiquement jusqu’à m’étrangler. Je ne peux plus me regarder dans le miroir, je me vide de ma substance.
Je prends mes affaires et je m’en vais, puis je retombe dans le panneau.
C’est reparti de plus belle, les coups, les abus.
Un jour, il fait venir un homme qui me force a avoir des relations sexuelles. Malgré le NON, il continue et lui, il regarde et encourage le type.
Un autre jour, il raconte qu’il vient me chercher, mais c’est un de ces « potes », que je ne connais pas, qui est là. Il m’attrape dans mon hall d’immeuble, commence à me tripoter. Je me sens prise au piège.
Je n’arrive pas à le quitter, à couper les ponts. Il me fait peur. A cette époque je vis chez mes parents, il frappe chez moi et se met en tête de parler à ma mère ; il lui raconte que j’ai le sida.
Il me fait souffrir et j’accepte de souffrir, je suis comme une victime consentante, complètement hypnotisée et dépendante affectivement.
Dernière rencontre : il m’annonce avoir une relation avec une fille de seize ans, me hurle dessus, et me pousse hors de voiture. En rentrant chez moi, j’avale des cachets. Une semaine en unité psy puis deux mois en clinique.

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Coccinelle
Coccinelle
5 années plus tôt

Bonjour, tout d’abord, je compatis infiniment à cette triste suite d’abus. Merci d’avoir eu le courage d’écrire ce témoignage, en espérant que cette démarche sera pour vous un pas vers la libération. J’espère que vous avez pu parler de tout cela à un psy ou à une personne de confiance, si ce n’est pas le cas, je vous invite vraiment à le faire ou à téléphoner à une asso spécialisée dans l’écoute de ce genre d’agressions via internet.
Peut-être aussi serait-il bon de porter plainte pour l’un ou l’autre de vos agresseurs?…
En tous cas, je prends tout cela dans mon cœur. Bon courage à vous… BM

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Lagar
Lagar
5 années plus tôt

Ce que je ressens à vous lire, c’est que vous ne savez pas dire non aux hommes.
Est-ce votre éducation, ou vos rencontres, je ne saurais le dire, mais vous vous soumettez à eux de peur de les perdre, et ils en profitent.
Soyez plus attentive à ce que VOUS voulez vraiment, et faites-le savoir

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anonyme
5 années plus tôt

Il me semble illusoire d’avoir gain de cause, même avec un avocat; pour le dernier, en effet, il est manipulateur et doué pour se cacher, il est charismatique et c’est facile pour lui de se faire apprécier par les individus. Il m’avait raconté qu’il connaissait des gens dans la police, qu’il pouvait facilement s’en sortir avec son look de “petit blanc normal”. Comme il me disait beaucoup de conneries, j’ai du mal aujourd’hui à faire la part des choses entre le mensonge et la réalité. Cela à encore une sorte d’emprise sur moi qui m’empêche de porter plainte. Pour porter plainte, “il fallait venir le jour même”, m’a dit le flic qui a noté ma main courante. Les marques avaient disparu, pas de témoins ou les témoins étaient de sa famille. Je n’ai jamais osé rechercher ses anciennes compagnes.

D’un autre côté, je ne me sentais/sens pas “légitime” pour porter plainte; j’ai longtemps confondu responsabilité et culpabilité. Je me sentais coupable d’avoir été en quelque sorte sa complice et d’avoir accepté de subir tout cela; c’est comme si toute ma capacité de discernement disparaissait dans ces moments là.

Il a été difficile pour moi de reconnaître ma part de responsabilité dans ces situations car je ressentais une forte culpabilité (responsable ne veut pas dire coupable et si l’on n’est pas responsable comment devenir actrice de sa vie ); il est plus facile de vivre en minimisant ou en ignorant la réalité, d’essayer de continuer comme si ces souvenirs ne m’appartenaient pas…mais ils font partie de mon histoire; j’ai encore du mal à me remémorer le vécu émotionnel lié à certaines scènes.

il ne faut pas non que je dramatise, j’ai lu des dizaines de témoignages sur ce site et il y a toujours pire; des personnes qui sont actuellement dans des situations critiques, des mineures…

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