A toutes les femmes
A toi, grand-père éloigné, qui m’a peloté le jour de ma communion.
J’espère que tu as comprit ta connerie quand ta religion t’as amené après la mort à tout autre chose que le paradis.
A toi, qui est sorti avec moi, qui m’a foutu à la porte de ton appartement, me démerdant pour rentrer chez moi à plusieurs dizaines de kilomètres, parce que j’ai refusé de coucher avec toi, “juste” parce que j’étais vierge et que je ne voulais pas coucher avec toi. Toi qui a voulu me mettre des doigts alors que je te repoussais.
J’espère que le coup de pieds que je t’ai mit t’auras fait comprendre que ce n’est pas comme ça que ta maman t’as apprit à traiter les femmes.
A vous, les dégueulasses qui profitez du métro blindé pour vous accrocher à ma taille, pour vous frotter contre mes fesses ou mes hanches.
J’espère que vous appréciez le gros coup de coude dans les côtes ou le coup de pieds dans l’entre jambe que je vous mets à chaque fois. Je n’ai honte de gueuler “ça t’apprendra à me peloter/à te frotter contre moi, gros porc!” en plein milieu de la rame, pour que les gens te regarde et comprennent bien à quel point tu es un déchet.
A toi mon amie qu’on a retrouvé à l’aube pour t’aider à partir parce que ton compagnon t’avais tabassé
A toi ma soeur, mise à la porte par son compagnon parce qu’elle était enceinte, et qui n’en a parlé à personne jusqu’à ce que tout soit fini…
A vous, mes soeurs et mes amies, dont j’ai suivi le dur parcours juridique pour qu’on les écoute sur les attouchements qu’elles ont eut par un membre de leur famille quand elles étaient petites.
A toi ma mère, celle qui a toujours été là pour moi, qui m’a toujours dit de ne pas me laisser faire, et qui m’a confié qu’elle a toujours subit les rapports sexuels avec mon père comme étant une obligation et non un plaisir.
A toutes mes amies, soeurs, cousines et autres femmes, qui n’ont jamais parlé devant moi, mais que je sais qu’elles gardent tout pour elles.
J’espère que vous n’aurez plus jamais à subir ça mais je ne peux vous le promettre. Je sais néanmoins que ça ne sert à rien de se cacher, de ne pas en parler. Criez-le, ça vous libérera. Taisez-le et ça vous bouffera.
Aujourd’hui en fait un moment où tous les cris de détresse de toutes les femmes (et les hommes également) qui ont subit un harcèlement, attouchement ou viol se font échos et résonnent pour atteindre enfin le plus grand nombre.
merci de parler
Et à celles qui ont… ‘choisis’ d’oublier: ” le choc est tellement violent que le cerveau choisit d’envoyer la scène dans les oubliettes, pour éviter le basculement dans la folie”.
Devenir fou ‘de douleur’.