28 ans de doute…
28 ans que je doute, que je me pose toujours cette question : « si j’ai bu, si jeune, c’est qu’au fond, je suis consentante ? »
28 ans que ces images me poursuivent, que je tente en vain de les laisser passer comme les nuages…sans vagues…comme si tout allait bien…
14 ans… j’ai réussi à rentrer en boîte avec mes amis…lui 19/20 ans, me regarde…Vanina en fond sonore…j’ai bu… je me retrouve sur le capot d’une voiture, isolée de mes amis, lui sur moi…impossible de crier, de réagir…le trou noir… monsieur est satisfait…je dors chez mon amie…j’ai honte, je me lave, me relave , je pleure…
J’essaie de fermer à clef cette porte de ma mémoire…j’ai 42 ans…je ne peux pas entendre Vanina sans avoir le cœur qui se serre…
J’ai vécu des choses assez similaires, la soirée, l’age, la sensation de n’avoir pas vraiment compris ce qu’il se passait…Le degout, les années qui passent.
Puis les tabous qui s’envolent enfin.
Je n’arrive toujours pas à le dire, mais je peux l’écrire: 25 ans après, je sais que ce degout, c’est parce que c’était un viol.