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1 an et un mois et demi dans ma peau…

Je sais que certains ou certaines même se diront que c’est ma faute ou que j’étais trop émotives alors et que j’exagère, mais aujourd’hui je vais très bien, je suis guéris, je n’ai plus peur, alors je parle comme beaucoup d’autre. Et je remercie de site de pouvoir nous permettre de rester anonyme pour préserver notre sécurité…

En 2014 après le bac, j’ai déménagé pendant la longue maladie d’un être cher, j’étais arrivée seule dans une ville que je ne connaissais pas, j’avais été très malade dans les montagnes himalayennes (voyage d’été avec une association sportive) et en rentrant j’ai sombré dans la dépression la plus totale.
Ma première semaine à la fac dans ma nouvelle ville :
Le deuxième jour, je rentre manger chez moi. Petit appartement en centre-ville, vis-à-vis impossible à dissimuler. Les voisins pouvaient tout voir, mais ce jour là avec le soleil qui donnait sur ma vitre – je mangeais en face de la fenêtre, pas d’autre endroit possible c’était un T1 – je croyais que la réverbération empêchait les gens de me voir et d’ailleurs je ne m’en souciais pas vraiment à ce moment. Il y avait un homme qui faisait des travaux sur le balcon d’à côté, à deux mètres à peine de ma fenêtre et qui semblait avoir le regard fixe, tourné vers moi.
J’ai terminé de manger, pendant un bon quart d’heure il m’a fixé, je croyais qu’il ne me voyait pas mais si parce que quand je me suis levée pour débarrasser mes couverts son regard me suivait. J’ai donc compris qu’il m’avait regardé tout ce temps là. J’ai alors fermé les rideaux et je n’y ai plus pensé.
Le lendemain je me lève pour aller en cours. 10 minutes à peu près avant de partir ça sonne. Deux fois. Je vais répondre, personne ne parle. Je pense à une blague. Je continue de préparer mes affaires et là j’entends un homme au pas lourd et lent monter, je n’avais pas de voisin au dessus mais une voisine. Les pas s’arrêtent devant ma porte où il y a un jour et où je pouvais voir les pieds des gens et si quelqu’un se trouvait là, derrière. J’attends en me disant que ça va frapper, mais non. Pendant cinq bonne minutes l’individu reste là immobile et attend. Je commence à m’inquiéter parce que je vais devoir sortir et je redoute que ce soit cette personne qui ait sonné juste avant, je trouve ça étrange et me méfie donc. Au bout d’un certain temps ça sonne, ouf, je suis un peu rassurée. Jusqu’à ce que j’ouvre. Je vois un homme que je ne reconnais pas tout de suite, c’est l’homme de la veille. Il reste d’abord silencieux je lui demande s’il a besoin d’aide ou un soucis, je ne comprend pas. Puis il commence à bredouiller quelque chose, je le fais répéter poliment et là il fait d’abord un signe, un cercle avec ses doigts et de l’autre main il mime un pénétration, puis il me demande de coucher avec lui. Complètement désabusée je répond bêtement “non désolée”. Il reste là, attend et ne dit rien je ne sais plus comment désamorcer la situation et j’ai peur qu’en refermant la porte il le prenne mal et essaie de s’introduire chez moi. Finalement je tente quand même de fermer la porte, et il ne bouge pas. Une fois la porte fermée, il est resté devant de longues minutes, après qu’il soit parti je suis allée en cours d’anglais toute tremblante pour mon deuxième jour.
Les jours qui ont suivit, il repassait chaque matin avant mes cours, à la même heure et attendait devant ma porte. J’étais tout le temps en retard. Et j’avais peur de le croiser en rentrant le soir, après avoir finalement parlé de ça à mon père il est venu m’installer une chaînette pour que je puisse voir qui se trouve derrière la porte quand je l’ouvre sans risquer de laisser quelqu’un pénétrer chez moi de force.
Quelques jours après, stressée, je reçois un appel me disant qu’il faut vite que je vienne, mon grand-père va mourir, c’est l’arrêt des soins et de l’alimentation : la loi leonetti. Il est mort le lendemain du jour où je suis venu le voir. C’est là que j’ai commencé ma dépression.
Après tout cet enchaînement de situations, j’avais peur de sortir de chez moi. Et quand je rentrais le soir de mes cours (ils se terminaient tard, la nuit était déjà tombée) des hommes souvent saouls, des bouteilles de Whisky à moitié vides dans les mains me suivaient. Des SDF pour la majorité (je ne cible personne ici, j’ai sympathiser avec quelques SDF que je croisais régulièrement le matin tôt et je n’ai rien contre eux, je décris juste sans aucune stigmatisation ni aucune véhicule de cliché). Parfois on m’interpellais, on me suivait jusque chez moi, je pressais le pas dans les sombres, je sortais mes clefs pour me préparer à rentrer vite. On me parlais vulgairement comme si j’étais un bout de viande. Je faisais bien comprendre, clairement, que je ne voulais rien et que je ne ferais rien de ce qu’on pouvais me demander. Ces hommes commentaient mes tenus (jeans, baskets, manteau et écharpes, très ordinaire quoi) et me disaient ce qu’ils voulaient me faire, sexuellement bien entendu…
C’était toutes les semaines, rarement les mêmes personnes, c’est arrivé aussi que des hommes, pas sdf, me le fassent aussi. En pleine journée aussi, à midi pour rentrer manger, on pouvait parfois m’interpeller devant tout les passants en criant : “He ma jolie, t’as un numéro?”, “, je fais pas semblant de ne pas entendre : “allez quoi! Ton numéro!”, “connasse”, “salope”, “j’écarterai bien tes cuisses”, “mmm elle est bonne, je me la ferais bien celle-là”, etc. C’est des chose qui m’étaient déjà arrivées avant, mais là les heures auxquelles je rentraient laissaient places à plus de réflexions de ce genre. Et ce n’est pas une ville réputée pour sa délinquance, comme quoi ça peut arriver partout, à n’importe quel moment. J’ai finit par avoir peur de sortir de chez, et puis je me suis rationalisée et j’ai décider de m’habiller comme je le souhaiter, de mettre des jupes comme avant. Histoire de résister à ces peurs que je n’avais pas à ressentir dans un espace public.
L’année d’après, je sortais avec un homme depuis plusieurs mois, on avait décidé d’emménager ensemble, bref tout allait bien à ce niveau là. La dépression était toujours présente mais je luttais comme je pouvais et essayais de rester positive.
Mon copain se droguait, il ne se disait pas dépendant mais il l’était. Il dealait aussi… J’entends déjà les remarques sur mes choix, mais l’amour n’est pas un choix. Et bien-sûr au début je le voyais seulement fumer de temps en temps, c’est après qu’il n’a plus réussit ou voulut (je ne sais pas) le cacher. Mais le jour où j’ai découvert par ses amis qu’il avait fait de la prison et qu’il avait une arme j’ai vraiment eut peur. Bref, je ne vais pas raconter tout cet épisode, ce n’est pas le sujet ici. Peu de temps avant d’avoir le courage de le quitter, j’étais chez lui. Il avait invité plein de potes à une fête, j’étais fatiguée je ne voulais pas sortir devant, je suis donc simplement aller dire bonjour. Là, plein de mecs se sont mit à faire des réflexions gênantes sur moi, je ne sais pas si mon ex à entendu. J’entendais des “woahhh elle est bonnes”, “putain qu’est-ce qu’elle est belle”, alors qu’ils savaient que j’étais avec C (on dira C pour désigner mon ex copain, je ne veux pas être reconnue). Et c’était plus qu’une ou deux réflexions comme ça. Ce soir là, il y avait de l’alcool, de la drogue bien-sûr et je suis restée à l’intérieur loin de tout ça. Malgré tout plusieurs hommes sont rentrés, jamais en même temps, uns à uns, pour se présenter. J’ai d’abord apprécié. Mais ils me faisaient des remarques de plus en plus déplacées, buvaient de plus en plus et me collaient. Ils fermaient la porte aussi en entrant, une porte qui ne peux s’ouvrir que de l’intérieur. Dans le petit appart dans lequel j’étais j’avais défait le lit pour dormir en début de soirée, avant cette fête, fatiguée. Et je ne l’avais pas replié en canapé, j’étais donc assise au bord devant la petite table, un verre d’eau devant moi. A chaque fois, ces hommes sont venus s’asseoir tout contre moi et on finit par tenter de m’embrasser, en me demandant d’abord alors que j’avais bien dit NON plusieurs fois en expliquant que je ne voulais pas, etc. Là dessus deux d’entre eux à des moments différents ont carrément essayés à plusieurs reprises de m’embrasser de force, je reculais mais j’étais prise entre le mur et eux, tout les deux s’y sont prit de la même manière, je ne savait plus comment les repousser. Ils me touchaient les cuisses et remontaient ma robe (oui j’avais une robe, mais je n’étais pas vulgaire) et je tentais d’éloigner leurs mains en les prenant et en les poussant vers eux. Je ne sais pas si c’est très compréhensible jusque là, j’essaie de faire simple et concis… Je repoussait leur visage quand ils tentaient de nouveau de m’embrasser de force, je disais non. Et à un moment je crois que quelqu’un à frappé à la porte pour aller aux toilettes. Ça a interrompu un des gars. L’autre, celui qui m’a fait la même chose après à été “moins” oppressant si on veut graduer de tels actes… Et il avait mal fermé la porte, il ne l’avait pas poussé jusqu’au bout, du coup le coloc de mon ex est entré à ce moment, quelqu’un de gentil et il m’a demandé si ça allait en surprenant le mec essayer de me forcer à l’embrasser en me touchant partout… Ensuite, les deux mecs sont revenus plusieurs fois, mais la porte est toujours restée entre-ouverte, ils ne pouvaient plus rien faire de grave sauf insister et m’apporter des verres de vodka/noix de coco dégueulasses pour me faire boire (je n’ai pas bu, j’ai fait semblant de goûter poliment puis j’ai reposer un des verres et ait bu dans l’autre verre que j’ai échangé discrètement ; le verre d’eau de tout à l’heure pour qu’ils n’insistent plus). J’ai attendu que la soirée se termine et je passerai les détails de cette fin de soirée horrible où le compagnes sont venus les chercher et où un des mecs qui m’avait tripoté n’arrêtait pas de dire à compagne “non je veux rester avec elle”, je disais bien que rien ne s’était passé mais je suis vraiment passée pour la ***** de service. Jusque là je n’ai pas pu partir, impossible, les mecs étaient tous devant l’appart, si j’avais cherché à partir devant C (mon ex) et ses potes, lui qui avait déjà pointé une arme sur mon visage pour moins que ça – ça risquait de l’énerver et de mal finir d’autant qu’il était complètement défoncé. Après ça il a réprimandé son colocs, on passe les détails… La police était passé dans le coin la nuit à cause des nuisances. C’est parti se coucher, je suis parti dans la nuit à 4hoo prétextant de rentrer chez moi, trop fatiguée. Je ne l’ai plus jamais revu. Mais cette nui là, les harcèlement sexuel ne s’est pas arrêté là. Quand je suis partie à pieds, il faisait très froid, je marchais en espérant que C ne viendrait pas me rattraper. Une voiture banalisée, celle qui était déjà passée dans le quartier plus tôt dans la nuit, à fait demi-tour et le policier dedans m’a proposé de monter. Il m’a posé des question sur ce que je faisais là, si j’étais à la fameuse fête etc. J’ai tout nié, je ne pense même pas qu’il m’ait vraiment cru mais je ne pouvais pas dire que C dealait etc. Le policier savait qu’il y avait de la drogue par là, si C avait appris que je l’avait dénoncé j’aurais probablement eut des ennuis (il en avait déjà parlé, pas de dénonciation, il avait dit qu’il serait capable de faire disparaître quelqu’un tellement facilement pour ça, bref). Je n’ai donc rien dit, j’ai prétexté être allée à une soirée chez des amiES.
Là, le policier (je n’ai rien contre les policiers, pareil aucune généralisation, j’ai eutun copain policier avant ça, il était très respectueux des femmes donc voilà) commence à me demander si j’ai un copain, etc. Pleins d’infos sur lui, je lui dit que j’en ai un (même c’était faux et que je venais de le quitter, que C ne savait pas encore qu’on ne se reverrai plus et surtout j’ai dit ça parce que je voyais bien où le policier voulait en venir). Il me disais que j’étais “très charmante”, “très belle” etc. Il le répétait voyant bien que j’étais très gênée, j’insistais en prétextant que j’avais un copain. Mais il continuer sans prendre en compte ma réticence. Jusque là ce n’était que des compliments puis il m’a proposé qu’on aille dans un endroit tranquille et qu’on couche ensemble, il voulait mon numéro, il insistait lourdement. Et j’étais là dans sa voiture en route, j’avais peur qu’il m’emmène quelque part, il n’entait pas mes “non”, il me répétait “tu es sûre”. Comme si j’étais incapable de décider toute seule de mon consentement. Il me disait quel âge il avait, que si ça ne se passait pas se soir on pourrait se retrouver à d’autre moments, je disais toujours “non désolée”, je ne voulais pas le froisser de peur qu’il le prenne mal. Au bout d’un moment, tout en conduisant il a posé une main sur ma cuisse et à commencé à me caresser en remontant ma robe, j’ai pris sa main et l’ai posé sur sa jambe ou le levier de vitesse, je ne sais plus vraiment… Là il a recommencé, puis arrivant devant un feu rouge je lui ai dit que j’allais descendre de voiture et continuer à pieds jusque chez moi. Je suis rentrée épuisée à 5 heures de matin, tremblante de peur et de froid et je me suis écroulée sur mon lit.
Quelques jours après j’ai quitté cette ville. De toute façon j’avais donné mon préavis et je ne trouvais rien d’autre près de la fac dans mon budget d’étudiante. Je suis rentrée chez mes parents, le dernier jour d’ailleurs j’ai croisée un homme avec qui je discutais régulièrement et qui était à la rue depuis des années, un homme adorable qui avait vécu un viol plus jeune mais que personne n’avais secourut ni écouté, ni cru. Il m’a prit dans ses bras et j’ai fondu en larme…
Un heure après mon père arrivait pour m’aider à déménager mes affaires et me ramener à la maison. Je n’ai jamais revu personne de là-bas, même les gens que j’y ai rencontré et qui m’ont aider parfois sans le savoir.

Je les remercient ici anonymement (mais peut-être que certains se reconnaîtront, qui sait) du fond du cœur d’avoir été simplement humains, gentils, accueillants, souriants et empathiques avec moi.

Voilà, c’était très long, j’ai un peu raconté ma vie à travers cet épisode là-bas, d’autres choses me sont arrivée bien avant. Quand j’étais adolescente mais je continue de croire que tout n’est qu’une histoire de rencontres dans la vie, j’en ai fait de biens mauvaises mais aussi de magnifiques. Je ne l’oublie pas…

Pour ceux et celles qui auront eut le courage de lire jusqu’au bout et qui ne me tiendront pas rigueurs des fautes parce que j’ai écri au kilomètre et que j’ai le cœur en peine rien qu’à l’idée de relire tout ça – donc je ne le ferais pas – pour ceux-là, j’espère que vous entendez que balancetonporc n’est pas là pour stigmatiser ni pour insulter LES HOMMES mais seulement CEUX qui parmi les hommes (et parfois parmi les femmes plus marginalement) se comportent mal, que ce soit par les insultes, le sexisme, les agressions, les attouchements, le harcèlement sexuel, de rue, au travail, à l’école, des viols, la répétitions ou même l’unicité de ces actes doivent être dénoncés. Ce n’est pas pour stigmatiser l’ensemble des hommes, ce n’est pas un acte de délation (puisque je rappelle qu’on cite aucun nom, pour ma part en tout cas et qu’on dénonce des actes illégaux). La délation c’est dénoncer injustement un ou plusieurs personne à mauvais dessein. La dénonciation d’actes répréhensibles et interdits par loi en revanche, cette dénonciation là est LÉGITIME, légale, morale et nécessaire. J’aime les hommes (et les femmes, ne voyez aucun sous-entendu tordu), j’aime mon père, j’aimais mon grand-père, je l’admirais même, j’ai grandit dans une famille égalitaire, paritaire, équitable et malheureusement beaucoup d’hommes souffrent aujourd’hui d’une très mauvaise éducation. Je l’ai expérimenté de diverses manières malheureusement, et je demande aux gens d’écouter, de ne pas se voiler la face ou de ne pas trouver de prétextes fallacieux pour détourner le sujet. Oui balancetonporcs c’est une insulte, par pour les hommes, mais pour les harceleurs et les violeurs seulement. Ceux-là doivent être dénoncé, ça doit changer pour moi, pour toute les femmes, les jeunes filles, les garçons et les hommes aussi qui souffrent de la mauvaise image que ça leur donne et qui souffrent d’avoir connut une amie proche, une mère, une sœur, une copine qui a subit de telles choses.

Mon frère à été détruit par ce qui m’est arrivée quand j’étais adolescente, ce dont je ne parlerai pas ici. Alors voilà, si ces témoignages peuvent sauver des gens par la prise de conscience de toute une société je “balance”…

M.

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